Taxonomie inclusive des modes de subsistence

Nous visons à rendre visible et utilisable le capital humain de tous. Cette page introduit les enjeux de ce projet.

Le capital humain - l'ensemble des compétences, connaissances, et expériences d'un individu - est un déterminant important de la productivité et du niveau de revenu potentiel. Le niveau de capital humain dont dispose un individu est souvent directement corrélé à sa capacité à dégager un revenu. Il est aussi intimement lié à la liberté de l'individu à prendre des décisions et à choisir son mode de vie. Tabiya et ses partenaires visent à rendre le capital humain visible et utilisable.

Nos motivations sont bien résumées par les propos de l'un de nos partenaires, Harambee Youth Employment Accelerator :

Les jeunes Sud-Africains manquent souvent de ressources, de réseau, d'éducation et d'expérience professionnelle pour être des candidats crédibles aux emplois formels. Mais, dans les 12 dernières années, notre travail nous a montré que les jeunes ont le potentiel nécessaire pour occuper ces emplois si la chance la leur est donnée! Et si les jeunes étaient les mieux placés pour identifier et mettre en avant les compétences qu'ils ont acquises en dehors de l'économie formelle ? Et si il pouvaient signaller cette expérience acquises à travers le volontariat ?

Harambee Youth Employment Accelerator, Afrique du Sud

Objectifs

Les organisations qui aident les jeunes en recherche d'emploi à accéder à des opportunités économiques reposent généralement sur des taxonomies décrivant les emplois existant dans une économie donnée, ainsi que les compétences et qualifications qui leurs sont associées.

Or, les taxonomies traditionnellement usités pour mesurer l'activité économique et décrire les marchés du travail ignorent une large part du capital humain et de la production, comme par exemple les tâches ménagères (cuisiner, ranger, s'occuper des enfants), le volontariat, et le travail informel. Ces activités représentent une part importante des modes de vie et de subsistence et contribuent largement à l'acquisition de capital humain, mais elles sont souvent sous-évaluées et ignorées car elles ne donnent pas directement lieu à des transactions monétaires.

Nous visons à rendre visible toutes les connaissances, compétences et expériences pouvant permettre de produire de la valeur économique. Cela implique deux types d'efforts:

  1. Rendre visible toutes les activités économiques et les compétences, connaissances et expériences retirées de ces activités, en particulier dans l'"économie invisible", c'est-à-dire l'économie informelle, le travail ménager non rémunéré etc...).

  2. Rendre utilisable ces compétences, connaissances et expériences accumulées grâce à ceux activités en les organisant et en les intégrant dans les taxonomies traditionnellement utilisées pour décrire l'activité économique.


Afin d'atteindre le premier objectif, nous suivons une méthodologie décrite ici, basée sur les méthodes des sciences sociales et sur la collection de données empiriques. Nous travaillons au second objectif en créant une taxonomie inclusive des modes de subsistance pour que nos partenaires puissent l'amender et l'utiliser pour construire des plateformes d'intermédiation. Notre taxonomie de référence peut être parcourue, adaptée, et mise à jour au travers de notre Plateforme de Taxonomie inclusive.

Résultat: Une Taxonomie de référence inclusive comme base pour l'intermédiation et la recherche

Une taxonomie de référence offre une langue commune pour comprendre, catégoriser, et relier différentes informations à propos du marché du travail. C'est une système de classification structuré aidant l'interprétation et l'analyse de vaste et diverses data-sets portant sur les marchés du travail. Une telle classification peut être une manière de cartographier l'ensemble du marché du travail. Elle décrit l'univers des emplois existant dans une économie et l'anatomie de chaque emploi - en termes de compétences requises et de qualifications requises pour occuper cet emploi.

Cette taxonomie est une fondation pour que les gouvernement, ONG, et les autres acteurs puissent aiguillier efficacement les actifs en recherches d'emploi vers certaines carrières ou certains services d'aide. Le cadre ci-dessous présente un avant-goût des usages possibles d'une telle taxonomie.

Quatre usages clefs des taxonomies de référence
  1. Mise en relation: une taxonomie de référence permet de faire le lien entre l'offre et la demande d'emploi. Par exemple, cela permet d'identifier des compétences et qualifications en commun entre ce que les employeurs désirent et ce que les actifs en recherche d'emploi listent sur leur CV. En créant un système où les compétences et qualifications sont standardisées et catégorisées, il est plus aisé de proposer des postes vacants pertinents aux actifs en recherche d'emploi.

  2. Plan de carrière et montée en compétence: Une taxonomie de référence peut être utilisée pour conseiller les demandeurs d'emploi à propos de leur carrière et des trajectoires professionnelles possibles. Cela peut permettre de mettre en lumière les compétences et qualifications nécessaires pour obtenir certains postes, et suggérer des alternatives avec des profils de compétences et de qualifications similaires.

  3. Collection de données et analyse: Classifier les compétences, emplois et qualifications de manière standardisée permet d'analyser et interpréter les données sur le marché du travail correctement en autorisant les comparaisons dans le temps et entre les géographies. Cela permet d'analyser les tendances de long terme du marché du travail, les compétences les plus demandées, les secteurs proposant le plus d'offres, etc...

  4. : Une classification standard peut être utilisée comme base pour des politiques publiques et la recherche, en offrant la possibilité de construire des base de données cohérentes entre les secteurs, périodes, et aires géographiques. Cela permet de comprendre et prévoir les évolutions des marchés du travail ainsi que les politiques éducatives et de formation.

Challenge: Les classifications traditionnelles ignorent de larges pans de l'économie

Les taxonomies traditionnellement utilisées pour analyser l'offre et la demande d'emploi négligent nombre d'activités qui permettent d'acquérir des compétences, connaissances, et expériences. Elles n'offrent donc pas un paysage complet et fidèle de la diversité des moyens de subsistence.

Commonly used labor market taxonomies typically overlook many economic activities that generate important skills, knowledge, and experiences; they fail to accurately portrait the often complex and diverse livelihoods of people.

One of the most widely used frameworks to think about economic activity in a structured way is the System of National Accounts (SNA). It serves as an international statistical standard for the measurement of national economic activities, employed by many countries around the globe. The SNA traces its roots back to the works of 20th-century economists, who sought to systematize the understanding of economic activities through a structured set of separate accounts. The SNA typically includes quantifiable, market-based economic activities.

The System of National Accounts: What does it include, what does it exclude?

The System of National Accounts (SNA) serves as an international statistical standard for the measurement of economic activities. This methodological framework, employed by various countries around the globe, guides the production, interpretation, and use of internationally comparable economic statistics. The SNA's existence is predicated on the need to standardize and simplify the complex nature of economic transactions. It functions as an economic map, describing the interconnections between different economic actors (households, businesses, government), their activities (consumption, production, investment), and the overall performance of an economy.

One key element in the SNA is the concept of the "production boundary." The production boundary delineates the transactions that are accounted for in the calculation of Gross Domestic Product (GDP) and other key economic indicators.

However, several significant areas of human capital investment and productivity fall outside this boundary, such as household work for own production (e.g., cooking, cleaning, and childcare), volunteer work, and informal work. These activities form important parts of individual livelihoods and contribute significantly to human capital for millions of people around the world, but are often undervalued or ignored because they do not involve direct monetary transactions. We call these activities the "unseen economy".

Intuitively, "seen" activities are paid, and thus typically considered as work, whether they are formal or informal, if not illegal. "Unseen" activities include all productive activities, such as cooking for a family member, that are unpaid and thus typically not considered as work. One other way to qualify unseen activities is that they are unpaid activities, that one could pay someone else to do. Therefore, it does not include leisure, as one may not pay someone to enjoy leisure activities for them.

Not making visible and usable human capital from the "unseen economy" can limit human agency in at least four ways
  1. Under-valuation of Skills and Experience: Many skills and experiences gained in these unseen areas of the economy are valuable and transferable. For example, managing a household requires skills in budgeting, logistics, negotiation, and multitasking. However, if these activities are not recognized as productive, valuable work, people (typically women, who disproportionately take on unpaid household work) who have spent their time in these areas may find it harder to transition into paid employment or may not receive fair compensation for the skills they've developed.

  2. Limited Economic Opportunities: By not recognizing and compensating these activities, individuals engaged in them are often left without financial resources, limiting their ability to invest in themselves (like getting education or starting a business). This situation can contribute to income inequality, poverty, and diminished social mobility, further restricting individual agency.

  3. Impediment to Policy Recognition: If these activities are not counted in official economic measures, they are less likely to be considered in policy decisions. For example, policies designed to support workers often focus on those in paid employment and may overlook the needs of people who are engaged in unpaid work. This lack of policy recognition can limit access to support structures like social security, healthcare, or labor protections.

  4. Reinforcement of Gender Inequalities: Globally, women tend to do more unpaid work than men, including caregiving and household chores. The undervaluing of this work reinforces gender inequality by limiting women's time and opportunities to participate in paid work or other activities that could enhance their skills and expand their options.

Recognizing and accounting for the human capital in the unseen parts of the economy is vital for accurately representing people's contributions to the economy, and providing a basis for policies that protect and support all forms of work, thereby enhancing individual agency.

Our Approach: Expanding the Map

With Tabiya's Inclusive Livelihoods Taxonomy, we aim provide a more inclusive map of the labor market – one that includes activities from the "unseen economy." A more inclusive map of the labor market will allow more inclusive matching, the identification of more diverse career and skill development pathways, and richer data analysis. A more detailed description of our methodology can be found here.

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